26/06/2019 Etude

L’avenir de l’électricité vu par les français

CSA / EDF

TROIS OBJECTIFS CLÉS POUR L’ÉNERGIE ET L’ÉLECTRICITÉ

 

Les priorités des Français dans le domaine de l’énergie portent la marque d’un contexte social focalisé sur le pouvoir d’achat, mais aussi sur la préservation de l’environnement et du climat. Si on examine, en effet, les premières réponses données, elles se concentrent d’abord sur le prix (31%), puis les énergies renouvelables (22%) et la préservation du climat (16%). Si on regarde le total des réponses données (les répondants pouvant donner plusieurs réponses), on retrouve en tête le trio prix – ENR – climat, cités par 58% à 66% des interviewés. Viennent ensuite des enjeux plus secondaires (37% ou moins), et peu hiérarchisés, de la baisse de la consommation de pétrole à la réduction du nucléaire.

 

C’est un trait commun aux trois principales énergies consommées de paraître chères : lorsque les Français comparent les énergies entre elles, l’électricité, le gaz et le pétrole, toutes « ont vu leur prix augmenter ces dernières années », avec une accusation plus forte portée contre le pétrole (73% contre 66% pour l’électricité et 52% pour le gaz). Lorsqu’on parle d’impact négatif sur le budget des ménages, l’électricité est logiquement davantage citée que les deux autres : si tout le monde consomme de l’électricité, ce n’est pas toujours le cas pour le gaz et le pétrole.

POUR LES FRANÇAIS, L’ÉLECTRICITÉ EST UN CHOIX D’AVENIR, Y COMPRIS POUR LE CHAUFFAGE

 

Le lien fort entre les enjeux énergétiques et la question climatique incite les Français à être assez sélectifs sur leurs souhaits de recours aux différentes énergies disponibles, en tant que consommateurs, mais aussi pour la société en général. Il les incite à réévaluer le rôle de l’électricité dans les usages, comparée au gaz et au pétrole.

 

L’électricité en tête des énergies d’avenir.

 

C’est le cas quand on teste, en concurrence, les trois principales énergies finales consommées en France (électricité, gaz et pétrole) sur les qualités environnementales qu’on est en droit d’attendre d’elles : l’électricité surpasse de très loin le gaz et le pétrole, sur l’environnement comme sur la préservation du climat. Et il est un point sur lequel les Français sont quasi-unanimes : l’électricité est celle qui a le plus d’avenir. Les Français le confirment d’une autre manière lorsqu’on les invite à exprimer leurs souhaits et leurs pronostics en matière énergétique pour les 10 ans qui viennent.
Ils se montrent d’abord assez prudents en ce qui concerne leurs souhaits. Sur la part de l’électricité et du gaz, plus de 40% des Français sont pour le statu quo (ils ne souhaitent ni augmentation ni baisse de la part de l’électricité dans l’ensemble des énergies consommées) ; l’électricité se distingue par un souhait d’augmentation plus fort : 36% contre 16% pour le gaz et 9% pour le pétrole. Sur ce dernier les résultats ne témoignent pas d’une volonté de sortir rapidement du pétrole : 37% sont pour diminuer « beaucoup » la part de cette énergie, mais 31% sont pour la diminuer
« un peu » et 21% pour la stabiliser. À rebours d’un discours public parfois très volontariste sur la « fin du pétrole », les Français semblent plaider pour une diminution progressive qui laisse le temps de la transition des usages, notamment dans le domaine de l’automobile.
En dehors des souhaits exprimés, les pronostics des Français montrent clairement la dynamique de développement de l’électricité : 72% pensent que la part de l’électricité va effectivement augmenter, dont 29% « beaucoup ». C’est sans commune mesure avec ce qu’ils anticipent pour le gaz (42% parient sur une stabilité, 37% seulement pour une augmentation) et, évidemment, pour le pétrole. Notons toutefois, là encore, que si 43% anticipent dans 10 ans une baisse de la part du pétrole dans les usages, c’est une baisse plutôt modérée (33% indiquant qu’elle va diminuer « un peu » et seulement 10% « beaucoup »).

 

Chauffage : la pompe à chaleur plébiscitée, le chauffage électrique réhabilité

 

La pompe à chaleur sort gagnante de tous les modes de chauffage qu’il faudrait encourager à l’avenir pour les Français : choisie en premier par 45% d’entre eux, elle attire les soutiens d’un total de 72%. Il n’est pas certain que ce mode de chauffage soit en réalité bien connu des consommateurs, en particuliers les contraintes d’installation qu’il impose. Mais il bénéficie manifestement d’une image à la fois environnementale et économique.
Si le chauffage électrique fait régulièrement débat en France, il arrive tout de même en seconde position des chauffages à encourager à l’avenir, devant le gaz, celui-ci se classant même après le chauffage au bois. Ceux qui utilisent l’électricité comme chauffage confirment leur choix à 63% alors que ce n’est le cas que de 46% de ceux se chauffant au gaz. Mieux : ces derniers sont plus nombreux à souhaiter le développement du chauffage électrique que du chauffage au gaz (61% contre 46%).

LA RÉVOLUTION ÉLECTRIQUE DES TRANSPORTS

 

Les Français se montrent convaincus que l’électrification des transports va se développer dans les 15 ans qui viennent : 79% le pensent pour la voiture individuelle et 75% pour les transports collectifs. D’ailleurs, les deux tiers des interviewés (68%) pensent qu’à cet horizon, le parc automobile français sera partagé entre l’électricité et l’essence.
Pour aller sans trop de risques vers la voiture électrique, beaucoup de Français envisagent une formule intermédiaire. Parmi ceux qui n’excluent pas d’acheter une voiture (58% des Français), les choix envisagés traduisent bien le déclin à venir du tout pétrole, même si celui-ci reste majoritaire (19% essence et 14% diesel, soit 33%). Mais s’il y a un déplacement des usages vers l’électricité, il se ferait davantage vers la voiture hybride, qui recueille un score aussi élevé que l’essence (19%), que vers la voiture 100% électrique (5%). On le voit, la révolution de la voiture commence à entrer dans les esprits, mais elle se fraie un chemin intermédiaire via la motorisation hybride.