14/09/2022 Etude

Signia, la santé auditive des jeunes enfants

Une étude CSA pour Signia

CSA a réalisé pour Signia une étude sur la santé auditive chez les enfants âgés de 3 à 10 ans. Si 7 parents sur 10 interrogés affirment avoir déjà abordé le sujet des problèmes d’audition pour leur(s) enfant(s) et avoir déjà fait vérifier leur santé auditive, l’audition n’est pas le premier point d’attention des parents qui portent davantage de vigilance sur la vue et la dentition de leur(s) enfant(s). La santé auditive demeure même un sujet tabou pour plus de 4 parents sur 10. Conscients de l’impact que peut avoir une perte auditive sur le développement de l’enfant, notamment dans son apprentissage (91%), 85% des parents souhaitent être plus informés sur la santé auditive et 91% voudraient même des contrôles systématiques au sein de l’école.
Yann-Alrick Mortreuil, danseur professionnel, chorégraphe français et malentendant depuis l’âge de 5 ans, revient sur les résultats de cette étude et témoigne de sa propre expérience.

 

UNE VERIFICATION DE LA BONNE SANTE AUDITIVE REALISEE AUPRES DES PROFESSIONNELS DE SANTE MAIS UNE VIGILANCE AMOINDRIE EN TERMES DE SUIVI DE LA PART DES PARENTS

 

Les résultats de l’étude CSA/Signia indiquent une certaine ambivalence chez les parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans. Si 75% affirment avoir déjà évoqué le sujet des problèmes d’audition et avoir fait vérifier la bonne santé auditive de leur enfant, principalement auprès de professionnels de santé tels que le médecin généraliste/pédiatre (33%) ou un spécialiste (28%), on constate que la santé auditive ne fait pas l’objet d’une vigilance particulière de leur part. En effet, le bien être psychique et le développement de l’enfant sont au cœur des priorités parentales (respectivement 58% et 49% des parents) ; quant à la vue et la dentition, les parents apportent un suivi plus important – 27% et 29% des personnes interrogées – contrairement à l’audition (8%).

 

Autre résultat marquant de cette étude, plus de 4 parents interrogés sur 10 déclarent que parler de problèmes auditifs est tabou. « Ce résultat m’interpelle et me choque presque », témoigne Yann-Alrick Mortreuil, « je ne comprends pas pourquoi l’audition n’est pas appréhendée de la même manière que la vue ou les dents. Il faut prendre son enfant dans son entièreté au niveau du développement et ne pas faire de distinction entre tel ou tel aspect de sa santé ».

DES PARENTS CONSCIENTS DES SIGNES D’ALERTE D’UNE PERTE AUDITIVE ET DE SES REPERCUSSIOSNS SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT

 

Exposition à des volumes sonores trop importants et usage répété d’un casque audio sont deux facteurs de risque connus par 91% et 89% des parents pouvant occasionner un trouble auditif. « Il est crucial de prendre soin de la santé de ses oreilles et ce dès le plus jeune âge », insiste Yann-Alrick Mortreuil ; « Il faut les considérer comme un muscle et les ménager au maximum tout au long de sa vie. Une fois que les dommages sont occasionnés, c’est irréversible ».

 

Les signes de perte d’audition sont également bien connus des parents. En effet, ces derniers citent en premier le fait de répéter ses propos à l’enfant (33%), le manque de réponse à l’appel (17%) ou encore la demande d’augmentation du volume de la télévision ou de l’ordinateur (15%). « Les signaux qui ont alerté mes parents sont le fait que je leur demandais beaucoup de répéter, j’avais également des soucis de prononciation : je parlais de « feux dentifrices » au lieu de « feux d’artifices ». Mais un des signes qui doit également alerter les parents, c’est le décrochage scolaire. Personnellement, comme je n’entendais pas bien, je passais mon temps à jouer avec mes crayons ou à rêvasser. Cela s’est ressenti sur mes résultats scolaires », indique Yann-Alrick.

 

Outre le risque de retard d’apprentissage (cité par 91% des parents), l’aggravation progressive des troubles auditifs (88%), la perte de confiance en soi (88%) et la désocialisation (85%) sont les principales répercussions sur la santé de l’enfant identifiées par les parents. « J’ai beaucoup souffert d’isolement et de solitude à cause de ma perte d’audition. Comme j’entendais mal, je me mettais d’office en retrait et les jeunes enfants ne se donnaient pas la peine de répéter ou de venir me chercher pour comprendre mon problème. C’est terrible de traverser cela à une période aussi cruciale que l’enfance », se remémore Yann-Alrick Mortreuil.

DES PARENTS EN DEMANDE DE PLUS D’INFORAMTIONS SUR LA SANTE AUDITIVE ET D’UN DEPISTAGE ET CONTROLE SYSTEMATIQUES A L’ECOLE

 

Pour améliorer le dépistage et le suivi de la santé auditive, 85% des parents estiment manquer d’information et de sensibilisation sur ce sujet. « Je constate tous les jours ce besoin d’information. Dans la rue, les gens n’hésitent pas à m’arrêter et à me poser des questions sur ma perte d’audition, ma prise en charge ou encore mon appareillage » affirme Yann-Alrick.

 

Outre le besoin d’information, les parents pensent que faciliter l’accès à un premier dépistage auprès des professionnels de santé (à 55%) est indispensable, ainsi qu’à l’école (33% en moyenne contre 46% pour les parents de plus de 50 ans). D’ailleurs, plus de 9 parents sur 10 considèrent que des contrôles de la santé auditive devraient être systématiques au sein de l’école. « L’école joue un rôle majeur dans le dépistage de troubles ou de pathologies. Les professeurs sont ceux, après les parents, à passer le plus de temps avec nos enfants, à les voir évoluer. Ils sont donc les plus à même de déceler et remonter des soucis », ponctue Yann-Alrick Mortreuil

DES IDEES RECUES PERSISTANTES SUR LE SUJET DE L’APPAREILLAGE AUDITIF

 

« Être appareillé a changé ma vie. Je l’ai été tardivement car le médecin considérait au départ qu’une perte de 40% d’audition ne nécessitait pas un appareillage. Dès que j’ai eu mes aides auditives, un autre monde s’est ouvert à moi. J’ai découvert des sons que je n’avais jamais eu l’occasion d’entendre comme le ventilateur de l’ordinateur ou des bruits de couverts ». Pourtant, des freins perdurent sur l’appareillage d’un enfant comme le révèlent les résultats de l’étude. Parmi les principaux freins cités : le coût de l’appareillage à 46%* et l’inconfort généré à l’enfant à 45%.

 

« Je souhaite interroger les parents : qu’est-ce qui est le plus inconfortable, à votre avis, pour votre enfant : avoir des aides auditives et mener une vie normale ou ne pas entendre et être en difficultés et exclu ? », conclut Yann-Alrick Mortreuil.

 

 

 

*Dans la plupart des cas les remboursements cumulés du régime obligatoire et du régime complémentaire sont de 1400 €,
voire plus selon les contrats avec une limite de 1700 €. L’éventuel reste à charge dépend donc du prix de vente de
l’audioprothésiste

Méthodologie : étude CSA pour Signia, menée auprès de 1015 parents d’au moins un enfant âgé de 3 à 10 ans et interrogés
online du 15 au 21 juin 2022.