ZFE : plus le niveau de connaissance progresse, plus la défiance s’installe
Dans le cadre de la loi « Climat et Résilience » luttant contre le dérèglement climatique et visant à renforcer la résilience face à ses effets, les ZFE-m (Zones à faibles émissions mobilité), sont au cœur des débats. 40% du parc automobile devra, en effet, être renouvelé dans moins de deux ans, les véhicules Crit’Air 3, 4, 5 ne pouvant plus rouler dans 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici début 2025.
A l’approche de cette échéance, CSA a interrogé, pour la 2ème année consécutive, plus de 10 000 Français[1] sur leur compréhension et leur perception du sujet avec le concours de Franck Cazenave, expert en mobilité.
UNE CONNAISSANCE DES ZFE QUI AUGMENTE FORTEMENT…
La connaissance sur les ZFE a bien augmenté en1an, 51% des Français en donnent la bonne définition (+14 pts vs 2022).
Cette évolution est liée à l’installation progressive des ZFE par métropole. Plusieurs agglomérations ont commencé ou durci les restrictions de circulation au cours de l’année 2022 (C’est par exemple le cas à Rouen concernant les véhicules Crit’Air 4, 5).
Les personnes les mieux informées sont ainsi celles qui sont directement concernées par les régulations déjà en cours. En Ile-de-France, 60% des franciliens connaissent la ZFE du Grand-Paris. Idem dans la région Rhône-Alpes avec 70% pour la ZFE de Lyon et 56% pour la ZFE de Grenoble.
A noter, les Français expriment un sentiment persistant de manque d’information : 37% seulement déclarent être suffisamment informés sur les ZFE.
Et seuls 36% ont su attribuer le bon Crit’Air à leur véhicule (47% pour l’Ile-de-France, 41% pour la région Auvergne-Rhône-Alpes), un chiffre qui progresse toutefois (+7 points vs 2022)
… MAIS UNE OPINION DE MOINS EN MOINS FAVORABLE
Dans le même temps, plus la connaissance du dispositif augmente, plus l’opinion se durcit. Ce rejet est particulièrement fort chez les personnes dont au moins un véhicule est concerné : 49 % d’entre elles y sont réfractaires, ce chiffre grimpant à 62 % chez les détenteurs de voitures Crit’Air 4,5 ou non classés.
In fine, 51% des Français sont favorables aux ZFE, soit une baisse de 6 points par rapport à 2022.
… PLUSIEURS ALTERNATIVES SONT ENVISAGEES PAR LES FRANCAIS IMPACTES PAR LES ZFE POUR S’ADAPTER A CETTE NOUVELLE REGLEMENTATION
36% continueraient, malgré tout, à utiliser leur véhicule, quitte à être verbalisés pour 17% ou parce qu’ils doutent de la mise en application des ZFE dans les 2 ans à venir pour 20% (à l’exemple de Lyon qui a déjà annoncé un décalage de l’interdiction du Crit’Air 2).
33% envisagent des solutions de mobilité partagée (dont 24% qui utiliseraient les transports en commun, et 9% le covoiturage/partage de véhicule…).
17% auraient l’intention d’acheter un véhicule compatible.
Cette étude permet un focus sur 10 grandes métropôles. A titre d’exemple, dans la métropôle de Saint-Nazaire, la qualité de l’air est conforme aux objectifs fixés par le gouvernement pour le dioxyde d’azote. Dès lors, 85% des habitants des Pays de la Loire, considèrent que la mise en place de la ZFE n’est plus nécessaire dans le calendrier et les modalités prévues.
LA PLACE DE LA VOITURE EN QUESTION ?
37% des véhicules sont impactés par les ZFE, un chiffre stable par rapport à 2022 (+1 point).
1/3 des personnes concernées par l’interdiction de circuler n’ont pas le budget pour acheter un véhicule, qu’il soit neuf ou d’occasion (36%).
Des difficultés de financement qui impactent encore plus les propriétaires de véhicules classés Crit’Air 4,5 et non classés (41%) alors que 20% des Français impactés par les ZFE sont prêts à se passer de voiture.
[1] Méthodologie : Questionnaire administré online sur la base d’une durée moyenne de 15 minutes sur les panels CSA Link, Dynata et Pure Spectrum du 9/1/2023 au 1/2/2023 auprès d’un échantillon national représentatif de 10 022 français de 18 ans et +. (quotas). Des boosts ont été réalisés auprès des détenteurs d’au moins un véhicule Crit’Air 3, 4, 5 ou Non classé (NC) dans certains départements d’habitation ou de déplacement dans le cadre du travail / les études, afin de disposer de bases suffisamment robustes. Soit un total de 10 370 répondants.