DES AUTOMOBILISTES DESEMPARES FACE A UNE FLAMBEE DU BUDGET AUTO
Estimée par le Ministère de la Transition écologique à +39% pour le gazole et +26% pour le Sans Plomb entre le 31 décembre 2021 et le 11 mars 2022[1], la hausse du prix du carburant se fait sentir dans le porte-monnaie des automobilistes français : ils sont près de 6 sur 10 (59%) à avoir vu leur budget augmenter au cours des 12 derniers mois. Disposant généralement de plusieurs véhicules au sein de leur foyer, les 35-49 ans (67%) et les CSP+ (65%) sont les catégories de population les plus touchées par cette hausse.
Côté budget, les automobilistes estiment qu’il a augmenté de 149€ en moyenne au cours des 12 derniers mois. Une hausse conséquente, face à laquelle les automobilistes ont le sentiment de ne pas avoir la capacité d’agir. En effet, plus de 6 automobilistes sur 10 (63%) pensent qu’il est difficile – voire impossible – pour eux de réduire leur budget auto. Les femmes (67%) et les retraités (65%) sont d’ailleurs les plus concernés par ce ressenti.
MOINS ET MIEUX SE DEPLACER, PREMIERS REFLEXES FACE A LA HAUSSE DU BUDGET AUTOMOBILE
Pour autant, les automobilistes ne sont pas attentistes face à cette hausse de leur budget auto et sont nombreux à revoir leurs habitudes de transport – une tendance d’ailleurs particulièrement visible chez les jeunes.
- Plus de 8 automobilistes sur 10 (84%) ont réduit ou envisagent de réduire les déplacements non-nécessaires ;
- 41% utilisent ou envisagent d’utiliser les nouveaux modes de mobilité (vélo, trottinette, etc.) et 37% les transports en commun. Ces solutions sont d’ailleurs particulièrement plébiscitées par les 18-24 ans (73%) ;
- 33% ont effectué ou envisagent d’avoir recours au co-voiturage, en particulier les 18-24 ans (66%) ;
- 1 tiers des automobilistes (33%) ont acheté ou envisagent d’acheter une voiture plus écologique (hybride, électrique ou acceptant le bioéthanol …), notamment les 25-34 ans (40%) et les 35-49 ans (40%) ;
- 30% privilégient ou envisagent de privilégier le télétravail afin de réduire leurs déplacements. Cette solution est particulièrement privilégiée par les 18-24 ans (64%) et les CSP+ (51%).
LES AUTOMOBILISTES OBLIGES DE SE SERRER LA CEINTURE
Au-delà de ces changements d’habitudes au quotidien, les Français redoublent d’efforts pour tenter de réduire le poids de leur budget automobile, au travers de plusieurs stratégies financières :
- Près de 8 automobilistes sur 10 (77%) comparent ou envisagent de comparer les prix des stations essence, notamment les 18-24 ans (81%) ;
- Près de la moitié des automobilistes (45%) a renégocié ou envisage de renégocier son contrat d’assurance automobile. Cette solution est très privilégiée par les 18-24 ans (64%) et les CSP- (48%) ;
- 1 tiers des automobilistes (33%) utilisent ou envisagent d’utiliser un comparateur d’assurances automobile. Les jeunes sont particulièrement adeptes des comparateurs d’assurances : en effet, 7 automobilistes de 18 à 24 ans sur 10 (70%) utilisent ou envisagent d’utiliser un comparateur d’assurances automobile pour trouver un contrat moins cher.
Ces solutions s’ajoutent à des restrictions déjà effectives sur d’autres dépenses : en effet plus de 6 automobilistes sur 10 (64%) déclarent s’être restreints sur certaines dépenses. Des restrictions particulièrement présentes chez les populations les plus fragiles comme les 18-24 ans (80%), les 25-34 ans (76%), les CSP- (75%) ainsi que les femmes (68%). Parmi ces restrictions arrivent en tête le forfait téléphonique et internet (pour 25% des Français), les contrats d’énergie – électricité et gaz (24%) et les dépenses de santé et mutuelles (18%).
BUDGET AUTOMOBILE : UNE FRACTURE NOTABLE ENTRE AGGLOMERATIONS ET ZONES RURALES
Si l’inflation sur le prix du carburant semble toucher aujourd’hui l’ensemble de la population, on note de fortes disparités entre les villes et les zones rurales : par exemple, près de 2 tiers (65%) des automobilistes dans les communes de moins de 2 000 habitants ont vu leur budget automobile augmenter, contre 58% des automobilistes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants.
Un écart également visible sur la hausse moyenne du budget automobile au cours des 12 derniers mois : près de 45% des automobilistes des zones rurales déclarent que leur budget a augmenté de plus 50€, contre seulement 35% des automobilistes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants.
Par ailleurs, le sentiment de ne pas avoir la capacité d’agir sur le montant de ses dépenses automobiles est beaucoup plus présent chez les automobilistes des zones rurales : ils sont près de 73% à penser qu’il est difficile, voire impossible, de réduire leur budget automobile, contre seulement 57% dans les villes de plus de 100 000 habitants.
Ce sentiment d’incapacité à agir se traduit d’ailleurs dans les stratégies financières mises en place par les automobilistes des zones rurales, nettement moins plébiscitées que par les habitants des grandes agglomérations – hormis pour la comparaison des prix des stations essence, quasi stable sur tout le territoire :
- Réduire les déplacements non-nécessaires : 85% des automobilistes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants vs 79% des automobilistes en zone rurale ;
- Acheter une voiture plus écologique (hybride, électrique ou acceptant le bioéthanol …) : 35% des automobilistes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants vs 29% des automobilistes en zone rurale ;
- Privilégier le télétravail : 30% des automobilistes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants vs 17% des automobilistes en zone rurale ;
- Renégocier son contrat d’assurance automobile : 48% des automobilistes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants vs 41% des automobilistes en zone rurale ;
- Utiliser un comparateur d’assurances automobile pour trouver un contrat moins cher : 48% des automobilistes en Ile-de-France et 34% dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants vs 27% des automobilistes en zone rurale.
Méthodologie : étude réalisée par l’institut CSA Research pour lesfurets, par questionnaire auto-administré online du 26 Avril au 28 Avril 2022 auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus, constitué avec la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de l’individu, stratification par région et catégorie d’agglomération. La construction de l’indice est basée sur la méthode de Laspeyres, notamment utilisée par l’INSEE pour calculer l’indice des prix à la consommation.
[1] Face à la hausse des prix des carburants, les auto-écoles à la recherche d’un nouveau modèle, Le Monde, 23 mars 2022