Prévention, vie professionnelle, santé physique & mentale, aisance vis-à-vis du numérique : la crise sanitaire a bouleversé le quotidien des seniors (personnes âgées de 50 ans et plus).
Cette étude « Les seniors et leur santé après la crise sanitaire », réalisée par CSA Research pour Audika, décrypte les nouveaux rapports à la santé et brosse le portrait de 4 grandes catégories de seniors (les proactifs, les hédonistes, les fatalistes et les fragilisés).
LES GRANDS ENSEIGNEMENTS
Si 68% des Français âgés de 50 ans et plus jugent positivement leur état de santé général, près de la moitié d’entre eux (48%) se considère comme étant « à risque ».
Près d’1 sur 5 (19%) a dû renoncer à des soins en raison de la situation sanitaire. Ce phénomène de renoncement aux soins touche notamment les aidants familiaux (28%), les personnes se sentant « à risque » (25%) et les 50-64 ans (23%).
Du point de vue de la relation avec les professionnels de santé, la crise sanitaire a fait émerger un sentiment de solitude face aux inquiétudes éventuelles liées à l’épidémie pour près d’un senior sur deux (49%). Ils sont également près de 4 sur 10 à avoir souffert d’un manque d’information de la part des professionnels de santé.
Sur l’audition, entre déni et défaut d’équipement : seulement 30% des personnes ayant des troubles de l’audition sont appareillés. Alors que l’audition diminue naturellement avec l’âge, 50% affirment ne pas ressentir le besoin d’un appareillage et 34% disent être habitués à gérer leurs difficultés auditives. Le déni de surdité est fort chez les seniors et constitue le premier frein à l’appareillage, loin devant le prix.
LA CRISE SANITAIRE A MARQUE LES SENIORS ET A PESE SUR LEUR MORAL
Cette étude s’est intéressée au vécu de la crise sanitaire sur les corps et les esprits des seniors.
Concernant leur état physique, le constat est bon : 82% d’entre eux disent avoir bien vécu physiquement la crise sanitaire (26% vont même déclarer l’avoir très bien vécue).
En revanche, un point d’alerte se fait jour sur le vécu mental de la crise : si une large majorité déclare l’avoir bien vécue (71% et 18% disent l’avoir très bien vécu), certaines populations montrent des signes plutôt alarmants. Par exemple une femme sur trois juge avoir mal vécu la crise sanitaire du point de vue de sa santé mentale.
Une petite minorité des seniors déclare avoir été malade du Covid-19 (7%) mais les conséquences de l’épidémie sont plus larges ; ainsi près d’un sur cinq (19%) a dû renoncer à des soins en raison de la situation sanitaire.
Ce phénomène de renoncement aux soins touche notamment les aidants familiaux (28%), les personnes se sentant « à risque » (25%) et les 50-64 ans (23%).
Conséquences indirectes également mais prégnantes de la pandémie, plus des deux tiers des seniors interrogés (68%) ont noté des effets annexes de la crise sanitaire sur leur santé :
• Une fatigue accrue (35%),
• Un sentiment d’isolement (33%),
• Des insomnies (32%)
• Une prise de poids (31%),
• Davantage de stress (31%)
• De douleurs physiques (29%)
UN REGARD SUR LEUR SANTE ET UN RAPPORT VIS-A-VIS DES PROFESSIONNELS DE MEDECINE BOULVERSE PAR LE COVID
Du point de vue de la relation avec les professionnels de santé, la crise sanitaire a fait émerger un sentiment de solitude face aux inquiétudes éventuelles liées à l’épidémie pour près d’un senior sur deux (49%).
Ils sont également près de 4 sur 10 à avoir souffert d’un manque d’information de la part des professionnels de santé et 39% disent avoir ressenti de la peur quand il fallait se rendre chez un professionnel de santé ou dans un établissement médical cause du Covid-19.
La crise sanitaire a engendré une forme de « déclic » en poussant 46% des seniors à se préoccuper davantage de leur santé, cela passant en premier lieu à leurs yeux par une attention à l’alimentation (35%) et la pratique d’une activité sportive régulière (26%). Ainsi, 58% des seniors déclarent avoir pratiqué une activité sportive régulière pendant la crise (dont 41% le faisaient déjà auparavant).
POST-CRISE SANITAIRE : DES SENIORS EN BONNE FORME ET EPANOUIS MALGRE UN SENTIMENT DE FRAGILITE PRONONCE
Malgré un quotidien bouleversé depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, les seniors interrogés jugent leur état de santé plutôt bon dans l’ensemble. Ainsi, 68% des Français âgés de 50 ans et plus jugent positivement leur état de santé général.
On observe en effet que le moral des seniors est plutôt au beau fixe : 77% estiment que leur santé mentale est bonne, dont 23% très bonne). C’est surtout du côté de la santé physique que la perception ressort plus mitigée (63% le considèrent comme bon, dont 10% comme très bon).
Malgré ces premiers constats plutôt encourageants et positifs, près de la moitié des seniors (48%) se considère comme étant « à risque » du fait de leur âge, de leur profession ou de certaines pathologies, notamment les plus âgés (65+ : 56%) et les hommes (53%).
La crise sanitaire, dans laquelle les seniors sont en première ligne, a pu rappeler avec force à de nombreux seniors pourtant actifs et en bonne santé les effets du temps qui passe, inexorablement.
AUDITION ET VUE : ENTRE DENI ET DEFAUT DE PREVENTION
Interrogés sur leur vue et leur ouïe, ils donnent une note de 6,9/10 à leurs capacités visuelles et une note de 7,5/10 à leurs capacités auditives, soit des niveaux satisfaisants. Spécifiquement concernant l’audition, la prévention semble bien présente à l’esprit de nombreux seniors, ainsi :
• Plus de la moitié ayant déjà réalisé un bilan auditif (54%), un score qui s’élève au fil de l’âge qui avance.
• Néanmoins, au-delà de la seule prévention, il est frappant de constater que la prise en charge est loin d’être automatique : un peu moins d’un tiers des seniors interrogés (30%) déclarent avoir des troubles de l’audition.
• Mais parmi eux, un tiers seulement (33% des personnes ayant des troubles de l’audition) sont appareillés.
Les raisons principales de ce défaut de prise en charge sont multiples mais tiennent en premier lieu au déni de surdité.
• Ainsi, le sentiment de ne pas avoir besoin de tels outils est important chez les seniors (50%, et même 62% chez les 75+),
• Tout comme l’habitude des personnes malentendantes de gérer leurs problèmes sans appareil (34% au global et 43% chez les hommes),
• Deux raisons qui président du même ressenti de pouvoir « faire sans » appareillage auditif.
Le coût des appareils est également mentionné et émerge en 3e position (29%, et 39% chez les retraités pauvres). Un frein que la réforme du 100% santé vient en partie palier, un bon point pour l’audition des seniors.