UNE SOCIETE FRANCAISE QUI SE DIT MAJORITAIREMENT ET PORTEE PAR UN CONTEXTE MEDIATIQUE FAVORABLE
Les Française.s interrogé.e.s sont formel.le.s : elles et ils se sentent féministes. L’étude observe ainsi un bond fulgurant en 5 ans, avec une évolution de 14 points pour les femmes qui se déclarent féministes à 71% (contre 57 % en 2016) et une évolution de 19 points chez les hommes, qui se déclarent féministes à 64% (contre 45% en 2016).
Si les répondant.e.s n’observent pas d’amélioration nette de l’évolution de la situation des femmes en France (26% pensent qu’elle s’est dégradée, 44% pensent qu’elle n’a pas changé et 30% qu’elle s’est améliorée) ils et elles ressentent en revanche une amélioration très nette de la situation au niveau médiatique. A la question par rapport à il y a 5 ans, diriez-vous que la situation des femmes en France s’est améliorée sur le plan médiatique ? : c’est oui pour 59% des Français.e.s.
DES CHIFFRES ACCABLANTS SUR LA REALITE DES DISCRIMINATIONS ET DES VIOLENCES EN FRANCE
L’étude montre un paradoxe sur la différence entre les perceptions d’une société qui évolue et les réalités des violences qui persistent, voire s’aggravent : à l’heure de la parole libérée et des différents mouvements féministes qui prennent plus de place dans l’espace médiatique, la violence perdure avec des chiffres qui restent catastrophiques.
Seules 10% des femmes déclarent se sentir « complétement l’égale des hommes ». Et a contrario, près de deux-tiers des hommes n’ont pas le sentiment d’être mieux traités que les femmes. Par ailleurs, l’écrasante majorité (83%) des répondants considèrent qu’il s’agit ici d’une cause qui doit en effet être défendue par les femmes ET les hommes.
Cette étude vient confirmer un constat déjà existant, la réalité des violences subies est sans appel : 15% des femmes déclarent avoir déjà été violées et ce, toutes catégories socio-professionnelles confondues. 1 femme sur 3 indique avoir déjà subi des attouchements à caractère sexuel sans consentement (32%) et 1 femme sur 2 déclarent avoir subi des comportements déplacés ou des propositions dérangeantes.
REPARER ET PREVENIR LES VIOLENCES : UNE URGENCE SOCIETALE POUR STOPPER L’ENGRENAGE
La reproduction de la violence est la première conséquence des violences faites aux femmes selon les Français.e.s interrogé.e.s : 68% des répondant.e.s considèrent que les enfants ayant été exposés aux violences risquent de reproduire les schémas auxquels ils ont été confrontés. Une inquiétude qui se reflète aussi dans le sentiment très largement partagé qu’on ne protège pas assez les enfants des violences : un constat fait par les trois-quarts des Français.e.s (77%)
Plus largement les Français.e.s attendent des pouvoirs publics qu’ils s’engagent plus clairement sur le sujet : 58% des Français.e.s déclarent ainsi que la lutte contre les violences faites aux femmes doit être un objectif prioritaire pour le gouvernement. Ils ne sont que 24% des Français.e.s à considérer que c’est déjà le cas.
Une étude qui révèle une situation alarmante avec d’un côté la conscience collective d’un mal profond qui affecte toutes les générations de victimes de violence et de l’autre un bruit médiatique et une libération de la parole qui peinent à se traduire en action publique forte pour prévenir et réparer les violences faites aux femmes.
Méthodologie : Enquête CSA inédite pour La Maison des femmes de Saint-Denis sur « Les Français.ses et la lutte contre les violences faites aux femmes ». Une étude réalisée du 11 au 15 octobre 2021 auprès d’un échantillon national représentatif de 1003 personnes âgées de 18 ans et plus.