28/11/2017 Etude

Les français-es et les personnes séropositives

CSA / AIDES

À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA, L’INSTITUT CSA ET AIDES PUBLIENT UNE ÉTUDE SUR LA PERCEPTION DES PERSONNES SÉROPOSITIVES PAR LA POPULATION FRANÇAISE

UNE APPARENTE BIENVEILLANCE À L’ÉGARD DES PERSONNES SÉROPOSITIVES

Une immense majorité des répondants-es considère qu’une personne séropositive sous traitement peut « vivre comme tout le monde » (87 %), « avoir une activité professionnelle » (98 %), ou « exercer des responsabilités managériales » (97 %). Ils-elles sont également 90 % à considérer qu’une personne séropositive sous traitement peut avoir « une vie sexuelle comme tout le monde ».

UN SENTIMENT DE « MALAISE » ENCORE TRÈS PRÉSENT VIS-À-VIS DE LA SÉROPOSITIVITÉ

Car sitôt qu’on évoque des situations concrètes ou un degré de proximité plus étroit et direct avec les personnes séropositives, cette apparente bienveillance se délite. Ainsi, alors que la quasi-totalité des répondants-es reconnaît aux personnes touchées la capacité de travailler et d’exercer des responsabilités, ils sont paradoxalement 31 % à considérer les personnes séropositives « inaptes à exercer certaines professions », comme pompier ou policier.
Et les contradictions ne s’arrêtent pas là : en creusant un peu, on constate qu’une part non négligeable des répondants-es se dit encore « mal à l’aise » à la simple idée de côtoyer une personne séropositive dans son quotidien. Ainsi :

• 21 % des parents interrogés (plus d’un sur cinq !) se sentiraient « mal à l’aise » si « l’un-e des enseignants-es de leur enfant était séropositif-ve ». Ce taux grimpe à 33 % chez les moins de 35 ans.

• 16 % des répondants-es en activité se sentiraient « mal à l’aise » à l’idée d’avoir « un-e collègue de travail séropositif-ve ». Ce taux grimpe à 30 % chez les 18-24 ans.

• Enfin, 10 % des répondants-es se disent gênés-es à l’idée de « fréquenter le même cabinet médical qu’une personne séropositive ». Ce taux grimpe à 15 % chez les 18-24 ans.
À chaque fois, la première raison invoquée est « la peur de la contamination ». Ces données mettent en lumière une méconnaissance persistante des modes de transmission chez
10 à 20 % des Français-es.

UNE MÉCONNAISSANCE GÉNÉRALISÉE DES AVANCÉES THÉRAPEUTIQUES

On constate que le rôle préventif des traitements sur la transmission du VIH est encore très largement ignoré. Ainsi :
• 87 % des répondants-es considèrent toujours qu’avoir des rapports sexuels sans préservatif avec une personne séropositive sous traitement constitue « un risque élevé
voire très élevé » de contamination. À l’inverse, seuls 2 % des Français-es évaluent correctement ce niveau risque, à savoir « très faible voire quasi nul ».
• Dans la même veine, 71 % des répondants-es pensent encore qu’une femme enceinte, séropositive et sous traitement, fait courir un risque de contamination « élevé voire très élevé » à son enfant à naître. Là encore, seuls 6 % des répondants-es évaluent correctement ce niveau de risque, à savoir « très faible voire quasi nul ».