06/12/2022 Etude

Les délais d’obtention d’un rendez-vous en ophtalmologie

Une étude CSA réalisée pour le SNOF

Cette année encore, l’enquête confirme que le délai médian pour obtenir un RDV a nettement diminué depuis 2019, passant de 43 à 28 jours (-15 jours). Ces résultats sont d’autant plus significatifs qu’ils s’inscrivent dans un contexte particulier marqué par le pic de départs à la retraite des ophtalmologistes et par une hausse des demandes de RDV suite à des retards de soins lors de la pandémie (notamment soins chirurgicaux).

UNE BAISSE CONTINUE ET EN ACCELERATION DES DELAIS DE RDV DEPUIS 2019

 

Le délai médian d’obtention par téléphone d’un RDV dans le cas d’un contrôle périodique continue de diminuer, passant de 43 à 30 jours au plan national, soit deux semaines de moins par rapport à l’étude SNOF – CSA réalisée en avril-mai 2019. La moitié des RDV sont donnés à moins d’un mois et 25 % sont obtenus en moins de 13 jours. La proportion des RDV obtenus pour un nouveau patient s’est elle aussi améliorée (+6 % depuis 2019).

 

Dans le cas d’apparition de symptômes (scénario 2), le délai médian est passé de 10 jours en 2019 à 5 jours en 2022, soit une baisse de 5 jours en 3 ans et de 3 jours en 1 an. A noter cependant que si les délais s’améliorent, la proportion de RDV obtenus sur ce scénario a diminué de 7 % depuis 2019. Une situation qui s’explique notamment par un rattrapage des interventions chirurgicales qui n’ont pas pu être réalisées lors de la pandémie, ce qui laisse moins de temps pour les consultations.

 

Par ailleurs, l’écart de délai entre les médecins de secteurs 1 et 2 s’est fortement réduit. Il est aujourd’hui de 4 jours contre 24 en 2019 (-20 jours) pour les RDV non-urgents et est identique dans les 2 secteurs pour le scénario semi-urgent (5 jours).

 

La prise de RDV via un site internet combiné à la réorganisation des cabinets en équipe pluridisciplinaire continue de porter ses fruits. En 3 ans, les délais se sont améliorés de plus de deux semaines (26 vs 42 jours) et la proportion de RDV obtenus a augmenté de +25 %. Consciente du potentiel de développement des RDV via un site internet, la filière visuelle fait aujourd’hui figure d’exemple : plus de 2 257 ophtalmologistes proposent ce service. Un atout qui participe à réduire les délais de RDV en ophtalmologie. 10 % des RDV sont donnés en deux jours et 25 % dans les 7 jours pour les demandes de soins non urgents.

 

L’étude révèle par ailleurs que depuis 2020, de moins en moins de patients sont renvoyés sur internet après un appel téléphonique : 9 % en 2022 vs 30 % en 2020. Une évolution positive qui montre une meilleure disponibilité des secrétaires médicaux et évite une fracture numérique pour certains patients âgés.

UNE REALITE PARTAGEE SUR TOUT LE TERRITOIRE

 

La réduction des délais est une réalité dans 10 régions sur 13 par rapport à 2019 dans le cas d’un contrôle périodique : (-89 jours) en Normandie ; (-75 jours) en Bretagne, (-54 jours) en Centre-Val de Loire et (-34 jours) en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans le cas du scénario 2, c’est 11 régions sur 13 qui ont vu leur délai se réduire : Normandie (-26 jours), Bourgogne Franche-Comté (-19 jours), Centre-Val de Loire (-13 jours) et Pays de la Loire (- 12 jours). Par internet, le constat est le même. Les délais dans les zones rurales et les unités urbaines continuent de s’améliorer quel que soit le scénario. En cas d’apparition de symptômes, les délais ont fortement diminué dans les communes rurales et urbaines de 20 000 habitants (délais de RDV de seulement 2 jours). Une situation encourageante en vue du règlement des délais en zones sous-denses.

 

Le SNOF dévoile également les délais de RDV téléphoniques dans les dix plus grandes villes de France. Montpellier, Lyon et Nantes observent par exemple des délais raccourcis de plus d’un mois et Nice et Lille, de près de 3 semaines (scénario 1). Dans le cas du scénario 2, Toulouse fait figure d’exemple avec une forte amélioration (-51 jours). En revanche, l’étude révèle que depuis 2019, les délais de RDV sur l’agglomération parisienne n’ont pas évolué, ce qui semble remettre en cause l’effet positif de l’ouverture de nombreux centres de santé ophtalmiques pour améliorer l’accès aux soins.

 

Le docteur Thierry Bour, Président du SNOF, ajoute : « La baisse drastique du nombre d’ophtalmologistes prévue par la DREES et pouvant conduire à un effondrement de l’offre de soins oculaires, n’a pas eu lieu. Les ophtalmologistes ont su faire preuve d’adaptation pour stabiliser l’offre de soins oculaires sur l’ensemble du territoire tout en améliorant les délais de RDV et ce malgré un contexte soutenu de départs à la retraite des ophtalmologistes. La suppression, votée dans le PLFSS, des cotisations pour le cumul-emploi retraite devrait contribuer à maintenir des médecins en activité dans les années à venir. »