L’institut CSA a interrogé les Français sur leurs habitudes de consommation* dans un contexte de crise sanitaire, de guerre en Ukraine et d’inflation. Parmi les produits mesurés, les deux catégories les plus impactées et pour lesquelles les consommateurs déclarent limiter leurs dépenses, sont, sans surprise, le carburant et le chauffage individuel.
DES DEPENSES CONTRAINTES QUI PESENT LOURDEMENT DANS LE BUDGET DES FRANCAIS
Pour le carburant : 40% des consommateurs concernés limitent leur consommation, et 29% comparent davantage les prix et achètent là où c’est le moins cher (vs. 28% seulement n’ayant rien changé à leurs habitudes).
En ce qui concerne le chauffage individuel : 38% déclarent limiter leur consommation (vs. 48% n’ont rien changé à leurs habitudes).
LES BOISSONS ALCOOLISEES ET LE TABAC RESISTENT UN PEU MIEUX AUX ARBITRAGES
La majorité des consommateurs déclare n’avoir rien changé à sa consommation malgré la crise (respectivement 56% et 49%). Toutefois 26% consomment moins ou moins souvent des boissons alcoolisées et 21% ont même arrêté d’acheter/de consommer du tabac (17% ont limité leur consommation).
LES PRODUITS ALIMENTAIRES DE « PREMIERE NECESSITE » OU DE « RECONFORT » PEU IMPACTES
La consommation de ces produits résiste mieux à la crise. La grande majorité des consommateurs achète en effet toujours autant de pâtes (76%), de pain (75%), de café (71%), de fromage et de fruits & légumes frais (68%).
Les autres comparent davantage les prix pour acheter moins cher, sans pour autant limiter leur consommation : notamment pour les fruits & légumes frais (24%), le café (19%) et les pâtes (18%). Pour le pain et le fromage, ils sont autant à limiter leur consommation qu’à arbitrer sur les prix.
LES ARBITRAGES ALIMENTAIRES PORTENT DAVANTAGE SUR LA VIANDE ET LE POISSON, LES PRODUITS ISSUS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE ET LES PRODUITS REGIONAUX/D’ORIGINE FRANCE
47% des consommateurs de viande disent limiter leur consommation ou comparent davantage les prix pour acheter moins cher. Ils sont 38% pour le poisson. Un impact porté par l’inflation et la tension sur le pouvoir d’achat pour ces produits déjà perçus comme chers, mais également par l’engagement croissant des Français en faveur du « mieux manger » (flexitarisme, etc.).
Les produits issus de l’Agriculture Biologique sont un peu plus impactés par le contexte actuel que les produits régionaux/d’origine France : si la majorité des consommateurs concernés maintient ses habitudes (respectivement 57% et 63%), 19% déclarent cependant avoir limité ou arrêté complètement leur consommation de produits bio contre 9% seulement pour les produits régionaux/d’origine France pour lesquels l’arbitrage se fait davantage sur les prix les moins chers.
IMPACT DU CONTEXTE ACTUEL SUR LA CONSOMMATION DES FRANCAIS PAR AGE ET CSP
Les jeunes de 18-24 ans, ainsi que les élèves/étudiants, sont les plus concernés par cette situation, notamment pour le carburant, l’alcool, le tabac, le café, la viande (pour les femmes également), le poisson, le fromage et les fruits & légumes frais, produits dont ils limitent davantage ou arrêtent la consommation.
Les plus de 50 ans, les CSP- et les retraités comparent quant à eux davantage les prix pour acheter ces mêmes produits moins chers, ou limiter leur consommation.
Les CSP+ restent logiquement les profils les moins impactés. Ils parviennent, plus que la moyenne, à maintenir leurs habitudes de consommation, notamment de boissons alcoolisées, de fruits & légumes frais, de poisson et de produits bio ; ainsi que les 65 ans et plus, très attachés aux produits régionaux/d’origine France.
Méthodologie : étude CSA et réalisée en ligne du 15 au 17 mars 2022, auprès d’un échantillon représentatif de 1005 Français âgés de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas.
* Univers produits mesurés : carburant (essence/diesel), chauffage individuel (gaz, électricité, fioul, etc.), boissons alcoolisées, tabac, café, fruits & légumes frais, viande, poisson, fromage, pain, pâtes, produits issus de l’Agriculture Biologique, produits régionaux/d’origine France.