16/11/2022 Etude

Flash Food 5 : crise et inflation, les arbitrages alimentaires des Français

Flash Food est notre outil de suivi mensuel des habitudes alimentaires des Français

Après une première mesure, réalisée en mars 2022, l’institut CSA a réinterrogé, à la rentrée, les Français[1] sur leurs habitudes de consommation[2] dans le contexte actuel de crise et d’inflation. Cette situation, qui pèse sur leur pouvoir d’achat[3], est devenue leur principale préoccupation (46%) devant la guerre en Ukraine (30%), la santé (28%), l’environnement (25%) et l’insécurité (22%). Ils se voient donc dans l’obligation de faire des arbitrages budgétaires, notamment pour les produits alimentaires, voire de renoncer à certaines dépenses.

 

LES PRODUITS ALIMENTAIRES DE « PREMIERE NECESSITE » OU DE « RECONFORT » RESISTENT MIEUX A LA CRISE MAIS NE SONT PAS EPARGNES

 

 

Les consommateurs commencent à se restreindre davantage. Si les deux tiers maintiennent leurs habitudes de consommation de café, de pain et de pâtes, ce chiffre affiche une nette baisse depuis mars. C’est également le cas de l’huile, de la moutarde, du chocolat et des produits surgelés pour lesquels les consommateurs commencent aussi à se freiner.

 

D’autres produits alimentaires non périssables subissent aussi des arbitrages à l’instar des produits d’épicerie sucrés (21% comparent les prix et 24% se limitent), des jus de fruits et sodas (28% en consomment moins), des produits apéritifs salés et des plats préparés/cuisinés/en conserve (30% limitent leurs achats), et de l’alcool (29% en consomment moins).

VRAC : UNE CONSOMMATION QUI SE MAINTIENT AVEC UNE VIGILANCE PRATICULIERE PORTEE AUX PRIX, QUAND CELLES DU BIO ET DU LOCAL SE FRAGILISENT

 

La consommation des produits alimentaires vendus « en vrac », plébiscités par de plus en plus de Français (62% en ont déjà acheté / consommé), se maintient (52%), portée par la volonté de réduire les emballages, d’éviter le gaspillage et de manger plus sain. Mais 28% des consommateurs comparent davantage les prix et achètent là où c’est le moins cher.

 

Si les produits bio, locaux / d’origine France se maintiennent, ils accusent néanmoins une baisse par rapport à mars dernier. Pour le bio, 47% des Français n’ont rien changé à leur consommation de produits issus de l’agriculture biologique (-10 points par rapport à mars 2022) et 22% l’ont réduite. Pour les produits régionaux / d’origine France, 55% des consommateurs n’ont rien changé à leurs habitudes et 15% limitent leur consommation (+7 points).

LES PRODUITS FRAIS CRISTALLISENT TOUS LES ARBITRAGES

 

La viande et le poisson sont plus impactés qu’en mars 2022. Pour la viande, 42% des consommateurs n’ont rien changé à leurs habitudes (-9 points vs. mars) et 35% limitent leur consommation (+8 points). Quant au poisson, 51% en consomment autant (-10 points) et 22% en consomment moins ou moins souvent (+7 points).

 

Les autres produits frais mesurés résistent toujours un peu mieux, mais ne sont pas épargnés : 58% consomment autant de fromage qu’avant (-10 points), mais 21% surveillent plus systématiquement les prix (+4 points) et 18% ont réduit leur consommation (+5 points).

 

59% n’ont pas modifié leurs achats de fruits & légumes frais (-9 points) et 12% se limitent davantage (+6 points).

L’OEUF TIRE SON EPINGLE DU JEU

 

Présent dans 96% des foyers, l’œuf fait partie des produits qui résistent le mieux à la crise. C’est la protéine animale la moins touchée par la hausse des prix de l’alimentation. 69% des consommateurs n’ont, en effet, rien changé à leurs habitudes, seuls 10% déclarent avoir limité leur consommation contre 35% pour la viande et 22% pour le poisson.

UN CONTEXTE GLOBAL QUI PESE SURTOUT SUR LES DEPENSES DES FRANCAIS ECONOMIQUEMENT LES PLUS FRAGILES, MAIS QUI COMMENCE A SE GENERALISER

 

Les 18-24 ans, les élèves/étudiants, les +50 ans, les CSP- et les retraités sont les plus concernés.

 

Mais les CSP+ et les habitants des grandes villes commencent également à être touchés. Ils sont contraints de faire plus d’arbitrages qu’en mars 2022 sur des produits déjà considérés comme chers, mais aussi sur les pâtes et le café … De plus, les femmes sont plus concernées que les hommes.

 

 

 

 

[1] Etude menée par l’Institut CSA et réalisée en ligne, du 27 au 29 septembre 2022, auprès d’un échantillon représentatif de 1012 Français âgés de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas.

[2] Univers produits mesurés : boissons alcoolisées, café, fruits & légumes frais, viande, poisson, fromage, pain, pâtes, produits issus de l’Agriculture Biologique, produits régionaux/d’origine France, moutarde, œufs, produits d’épicerie sucrés, chocolat, jus de fruits/sodas, produits apéritifs salés, produits alimentaires vendus « en vrac », plats préparés/cuisinés/conserves, produits surgelés, huile.

[3] Sondage CSA / JDD – Avril 2022.