30/08/2018 Analyse

Digital detox

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Téléphone en poche, après une heure de réunion, mise à jour des dernières nouveautés de la sphère sociale : 10 notifications Facebook, 2 retweets, 7 likes Instagram, 5 nouvelles stories Snapchat, 1 nouvelle demande d’ajout LinkedIn, 3 messages Whatsapp… La réalité d’un quotidien ultra-connecté. Une technologie digitale qui s’intègre dans tous les domaines de nos vies. De cette prise de conscience, apparaît alors une certaine prudence et réserve vis-à-vis de cette addiction du 21ème siècle. Au désir de connectivité permanente, s’oppose une aspiration à reprendre la main sur le temps, une quête d’essentiel, de relations plus « authentiques », plus « vraies ». Cette dualité, a très vite été comprise par les marques, elles-mêmes naviguant sur le tout digital.

Photo Source Digital Detox 2

ME, MYSELF AND…MON SMARTPHONE

 

Selon l’Observatoire des pratiques numériques des Français, mené par l’Institut CSA pour Bouygues Telecom, face à l’internet mobile les Français se sentent confiants (64%), rationnels et prudents dans leurs usages (90% et 81%).

 

Malgré tout, nombreux sont ceux qui estiment que leur smartphone est trop présent dans leur vie : 45% aimeraient trouver des moments où déconnecter, 52% chez les 15-25 ans. Pourtant, dans les faits le smartphone ne quitte plus nos mains. 43% n’éteignent jamais leur smartphone, perçu comme « indispensable » par 49% des Français. 62% déclarant même ne pas pouvoir rester sans mobile toute une journée, 84% chez les 15-25 ans.

 

Des psychologues des universités de San Diego et de Géorgie se sont penchés sur les données récoltées auprès d’un échantillon d’un million de jeunes âgées entre 13 et 17 ans et se sont intéressés aux pratiques liées au mobile, aux interactions sociales, et aux loisirs hors mobile afin d’estimer le niveau global de bonheur de ces jeunes. Sans surprise, les adolescents les plus heureux seraient ceux passant moins d’une heure par jour devant leurs écrans. Le point culminant avant la chute serait fixée à deux heures par jour. A noter que l’abstinence n’est pas pour autant une source de bonheur incommensurable.

 

Pour aller plus loin Russel Clayton, auteur de l’étude (2015) publiée sur le site de l’Université du Missouri, expose ses conclusions sur l’impact de la présence de smartphone sur les performances mentales de son utilisateur : « Nous avons remarqué que la séparation avec son smartphone peut avoir un impact négatif sur la performance des tâches mentales de son utilisateur. Les résultats montrent également que le smartphone est capable de devenir une telle extension de nous-mêmes que, quand nous ne l’avons plus avec nous, on perd une partie de soi et cela impacte l’état physiologique ».

SE FAIRE SOIGNER DU F.O.M.O. (« FEAR OF MISSING OUT »)*

 

La déconnexion : angoisse ou plaisir ? Notre Observatoire des pratiques numériques des Français montre que près d’un Français sur deux est incapable de se déconnecter. La connexion permanente nourrit l’addiction et l’appréhension de passer à côté de quelque chose. Ce sentiment, décrit comme le syndrome du Fear of missing out est la peur de manquer une information capitale, de ne plus arriver à gérer les flux de notifications ou d’être submergé par toutes les actualités à rattraper. En parallèle, se développe une impression de vulnérabilité qui pousse les consommateurs à mettre en place des stratégies pour reprendre le contrôle et protéger leurs données personnelles. 33% des Français ont déjà essayé d’effacer des informations les concernant sur internet, dont 17% « plusieurs fois ». Un chiffre qui grimpe à 61% chez les 18-24 ans. C’est aussi un mouvement plébiscitant le « slow life » qui grossit à mesure que le digital s’étend. Plus la vie est connectée et plus la quête de sens est grande. Deux désirs concomitants et contradictoires mais dont les marques ont bien saisi l’enjeu.

 

*Etude « Digital Detox – tendance déconnexion » par l’Agence Dagobert 

Cas Kitkat
Durex
Motorola
Nescafe
Nokia
Si vous souhaitez faire partie des bons élèves de la déconnexion, vous pouvez obtenir un diplôme qui certifie de votre « diet numérique », délivré par le « Ministère des Internets ». Un faux diplôme certes mais un buzz réussi pour l’artiste à l’initiative du projet.
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