28/03/2023 Etude

Baromètre de la formation et de l’emploi, 4ème édition

Une étude CSA réalisée pour Centre Inffo

Réalisé en janvier 2023 auprès de plus de 1600 actifs français en partenariat avec l’institut d’études CSA, le baromètre de la formation et de l’emploi de Centre Inffo a pour objectif de connaître leur opinion à l’égard de l’orientation et de la formation professionnelle en France, mais aussi leur perception relative à l’accompagnement, au CPF et aux perspectives de reconversion professionnelle, auxquelles ils sont ou seraient susceptibles d’être confrontés.

REGARD GENERAL SUR LE PARCOURS PROFESSIONNEL ET LE SENTIMENT D’EVOLUTION

 

Comme chaque année depuis le début de la crise sanitaire, le niveau de confiance en son avenir professionnel est en baisse. Un tiers des actifs se déclarent « pas confiant » (33%, +2pts depuis février 2022) pour leur avenir professionnel et 10% (+2pts) se déclarent même « pas du tout confiant ». A titre de comparaison, ils étaient 25% à se déclarer « pas confiant » en février 2020, avant le début de la crise sanitaire.

 

41% des actifs ont l’impression que leur métier évolue vite (un chiffre stable pour la 3e année consécutive), une impression renforcée chez les plus jeunes (54% chez les 18-24 ans), chez les CSP+ et en particulier les cadres (54%), dans le secteur des services (48%)… Pour autant, une majorité (70%) estime qu’il fera le même métier dans 5 ans (à l’identique ou de manière différente). Un actif sur cinq (19%, -2pts) estime qu’il fera un autre métier à cet horizon.

 

Ainsi, la moitié des actifs interrogés (50%, -1pt) pensent à changer d’emploi et, parmi eux, un tiers (35%, un chiffre stable) envisagent même de le faire d’ici à deux ans.

FOCUS SUR LA PERCEPTION DU TERME « TRANSITION »

 

Des évolutions qui passent par de nombreuses transitions : transition écologique, numérique ou encore énergétique : autant de mouvements qui traversent la société et qui font évoluer le marché du travail selon les actifs français.

 

Ainsi 69% se sentent concernés par la nécessité d’adapter leurs compétences aux besoins futurs du marché du travail et 19% sont « tout à fait » conscients de cet enjeu. Les plus Jeunes (80%), les personnes en reconversion professionnelle (89%) ou encore les personnes ayant déjà changé de métier (72%) y sont particulièrement sensibles.

REGARD SUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE

 

La formation professionnelle conserve une image positive (une opportunité, une chance, une manière de prendre du recul, une nécessité pour conserver son employabilité…), avec des scores d’approbation importants allant de 89% à 83%. Les traits d’image plutôt négatifs sont quant à eux stables : moins d’un tiers des actifs considère que la formation professionnelle est inutile ou une perte de temps.

 

Dans le détail, les plus jeunes sont davantage critiques sur l’utilité de la formation professionnelle alors que les plus « seniors » sur le marché de l’emploi sont davantage convaincus de son utilité et de son importance. Les plus jeunes critiquent notamment le manque de formations adaptées à leur métier (42%), ou la perte de temps engendrée par la formation professionnelle qui ne changerait rien à leur vie (41%).

 

Pourtant, 83% (stable) des actifs pourraient ou ont déjà émis des souhaits de formation pendant leur entretien annuel.

CONNAISSANCE ET UTILISATION DES DISPOSITIFS D’AIDE A LA FORMATION PROFESSIONNELLE

 

Le niveau d’information sur la formation professionnelle progresse encore une fois cette année avec un actif sur deux qui se déclare bien informé (51%, +1). Pour la première fois, le total des personnes bien informées est supérieur au total des personnes mal informées sur le sujet. Dans le détail, les thématiques où les actifs se sentent le mieux informés sont d’abord le CPF et ses modalités d’utilisation (51%, -2) et leurs droits en matière de formation( 51%, -1). Ce sont les deux seules modalités qui obtiennent un score supérieur à la moyenne.

 

On observe un gap générationnel très marqué sur ces questions de sentiment d’information avec des plus jeunes qui se sentent bien informés sur tous les sujets (scores supérieurs à la moyenne partout) et a contrario, des seniors qui ont davantage le sentiment d’être perdus/ mal informés avec des scores tous inférieurs à 50%. A noter également, une forte baisse du niveau d’information chez les chômeurs sur deux sujets pourtant essentiels : les droits en matière de formation (43% des personnes au chômage se sentent bien informées sur le sujet, en baisse de 8 pts) et les secteurs/métiers porteurs en termes d’emploi (37%, -8pts).

 

Si le CPF est maintenant connu de toutes et tous (ou presque), les autres dispositifs de formation gagnent également en notoriété au sein de la population active. L’apprentissage arrive toujours en tête du classement avec une notoriété en hausse (91%, 3pts); le bilan de compétences arrive en 2nd position (90%, +1) et la VAE complète le podium avec un score de notoriété à 83% (+1). En bas de tableau, les dispositifs Pro A (39%, +1) et Cléa (36%, +1) connaissent également une petite hausse.

 

Si elle bénéficie d’un bon niveau de notoriété, la VAE « nouvelle génération » suscite également de l’intérêt pour près de six actifs sur dix (58%). Dans le détail, on note que ce dispositif séduit particulièrement les plus jeunes avec un score d’intérêt qui grimpe à 67% chez les 25-34 ans et jusqu’à 74% chez les 18-24 ans.

 

Concrètement, c’est quasiment un actif sur deux qui souhaitent faire une formation au cours des douze prochains mois (49%, +2pts), un score qui se rapproche sensiblement des niveaux atteints avant la crise sanitaire. Les formations qui reviennent le plus sont des formations en informatique/bureautique, en management, en langues étrangères (et surtout l’anglais), en comptabilité, dans le domaine de la santé, de la petite enfance, de l’enseignement…

FOCUS : COMPTE PERSONNEL DE FORMATION (CPF)

 

Le niveau de notoriété du CPF continue d’augmenter cette année avec 94% des actifs qui en ont déjà entendu parler, un score en hausse de deux points. Parmi eux, 74% (+1) voient bien de quoi il s’agit, et notamment les cadres (78%), les personnes actuellement en reconversion professionnelle (81%), les personnes ayant déjà connu une période de chômage dans leur vie (76%)…

 

Si le succès du CPF a donné lieu ces dernières années à des pratiques commerciales agressives voire abusives visant à pousser les gens à acheter des formations contre leur gré via de multiples sollicitations (par email, sms ou appels téléphoniques), la loi entrée en vigueur en 2022 a permis de les limiter. A ce titre, 58% des actifs ont noté une baisse de ces sollicitations par rapport l’année précédente.

QUID DE LA RECONVERSION PROFESSIONNELLE ?

 

Pour aller plus loin qu’une simple formation, un actif sur cinq (21%, stable) est en train de préparer une reconversion professionnelle : cela concerne davantage les jeunes (43% des 18-24 ans et 35% des 25-34 ans) et les personnes au chômage (38%).
Parmi les 79% qui ne sont pas actuellement en train de préparer une reconversion, 34% (+1) envisagent de le faire à l’horizon 5 ans.

 

Au final, c’est près d’un actif sur deux (48%, +1) qui prépare ou envisage une reconversion professionnelle. Les raisons de ce changement de vie sont multiples, allant d’une volonté de faire un métier plus aligné avec ses propres valeurs jusqu’à une volonté d’améliorer sa rémunération, de changer d’organisation pour des raisons personnelles etc.

 

Sur cette vague, on observe une forte hausse des raisons évoquant la rémunération et l’employabilité (+5pts). Dans le cadre de cette reconversion, 58% (-4) des personnes concernées sont accompagnées et 59% (-6) ont suivi ou suivent une formation spécifique.