17/11/2021 Etude

Indice des Dépenses Contraintes, 3ème vague

Une étude CSA pour Lesfurets

Dépenses contraintes : qui sont les Français qui paient le plus chaque mois ?

Un an après la première édition, l’Indice des Dépenses Contraintes réalisé par CSA pour Lesfurets révèle une hausse de 10% de l’indice, avec de fortes disparités entre les catégories de population, et une envie des Français de voir se multiplier les mesures gouvernementales en faveur du pouvoir d’achat.

 

D’après les résultats de cette 3ème édition, les Français déboursent en moyenne 1 059€ par mois pour leurs dépenses contraintes, soit 35% de leurs revenus nets moyens. Mais si ce chiffre est quasi stable depuis un an (1 061€ en novembre 2020), de fortes disparités existent entre les différentes catégories de population.

CHIFFRES-CLÉS – INDICE DES DÉPENSES CONTRAINTES N°3

En moyenne, les Français déboursent 1 059€ / mois pour leurs dépenses contraintes, soit 35% de leurs revenus nets moyens.

Top 3 des postes de dépenses : loyer ou crédit immobilier (656€ / mois), crédit automobile (198€) et crédit à la consommation (161€) .

Cependant, le montant moyen du carburant est en hausse à la pompe et dans le budget des Français : 108€ / mois contre 96€ en novembre 2020.

Pour les couples avec 2 enfants des catégories pauvres et modestes, les dépenses contraintes représentent 64% de leurs revenus mensuels nets moyen (vs 39% pour un couple avec 2 enfants en catégorie moyenne)

Les couples avec deux enfants dépensent en moyenne 1 487€ / mois, soit 40% de leurs revenus nets moyens.

A l’inverse, les retraités sont ceux dont le montant moyen des dépenses contraintes est le plus faible : 840 € / mois, soit 26% de leurs revenus nets moyens.

À l’approche des élections présidentielles, 9 Français sur 10 (91%) sont favorables à la baisse de taxes pour les dépenses inévitables.

88% des Français sont également favorables à un gel des prix pour les dépenses inévitables.

Enfin, 7 Français sur 10 pensent ne pas avoir la capacité d’agir sur leurs dépenses contraintes.

DEPENSES CONTRAINTES : UN ECART MAJEUR ENTRE GENERATIONS

Les catégories pauvres sont le plus impactées par le poids des dépenses contraintes. En effet, elles représentent près de 70% de leur budget, soit 896€ par mois. Si l’on parle d’un couple avec 2 enfants dans les catégories pauvres et modestes, cette part représente 64% de leurs revenus mensuels nets moyen alors qu’elle se chiffre à 39% pour un couple avec 2 enfants en catégorie moyenne.

 

Un écart est majeur entre générations. Ce sont les 18-34 ans CSP+ qui font face aux dépenses contraintes les plus fortes avec un montant moyen de 1 511€ par mois. En effet, les frais pour le logement, les transports et les communications représentent les principales dépenses dans leur budget. Ils font également face à des frais bancaires plus importants.

 

Ils sont suivis de très près par les couples avec deux enfants, dont les dépenses contraintes s’élèvent à 1 487€ par mois en moyenne, soit plus de 400€ de plus que pour l’ensemble des Français et 43% de leurs revenus nets moyens. Pour eux, le loyer ou le crédit immobilier, le crédit automobile et le crédit à la consommation s’inscrivent comme les postes de dépenses les plus importants (respectivement 787 €, 210 € et 177 €), avec un poids des frais liés à son loyer ou crédit immobilier particulièrement prégnant (+131 € en comparaison à la population globale). Ce profil subit par ailleurs de plein fouet les hausses du prix du carburant auquel il consacre 143€ par mois contre 108€ pour l’ensemble des Français. Un poste en nette augmentation pour l’ensemble des Français puisqu’il ne représentait que 96€ en novembre 2020.

 

A contrario, les retraités et les seniors sont les catégories de population qui ont le moins de dépenses contraintes : 840 € par mois en moyenne pour les retraités, et 864€ par mois pour les femmes de plus de 55 ans, soit respectivement 26% et 28% de leurs revenus nets moyens.

S’ILS ONT LA POSSIBILITE AUJOURD’HUI D’AGIR SUR LEURS DEPENSES CONTRAINTES, LES FRANCAIS SONT DANS L’ATTENTE DE MESURES POLITIQUES FORTES

Face à ces dépenses, qui représentent plus de 30% du budget des Français chaque mois, ces derniers ont le sentiment prédominant de ne pas pouvoir agir. Si les moins de 50 ans sont moins concernés que les autres catégories de population, une très large majorité d’entre eux considère ne pas être en capacité de faire diminuer le montant de leur :
– assurance automobile ou deux-roues (67%)
– crédits hors immobilier (70%)
– frais bancaires (71%)
– assurance habitation (73%)
– assurance santé (75%)
– assurance emprunteur (75%)

 

Un constat également visible sur les secteurs d’activité où le changement de fournisseurs est devenu plus habituel, comme la téléphonie / internet ou encore l’énergie, où respectivement 61% et 63% des Français ont le sentiment de ne pouvoir agir sur le montant de leurs dépenses.

 

Les Français témoignent leur envie de voir davantage de mesures mises en place pour optimiser les charges de leurs foyers. Après le gel des prix de l’énergie annoncé par le Premier Ministre, ils sont 88% à être favorables à l’extension de cette mesure à d’autres postes de dépenses (hors loyers). 91% déclarent également être en faveur d’une baisse des taxes pour les dépenses inévitables.

TOP 3 DES REGIONS OU LES DEPENSES CONTRAINTES SONT LES PLUS ELEVEES

1. Île-de-France (1 185€ / mois soit 30% des revenus mensuels nets moyens)
2. Hauts-de-France (1 142€ / mois soit 38% des revenus mensuels nets moyens)
3. Occitanie (1 133€ / mois soit 39% des revenus mensuels nets moyens)

 

Dans le détail, on observe des spécificités de vie dans chacune de ces régions :
En Île-de-France, le loyer ou crédit immobilier est toujours plus élevé (768€ / mois soit + 134 euros que la moyenne nationale), et les transports plus faibles (214€ / mois dont 99€ / mois pour les carburants) : le logement constitue sans surprise un poste critique des dépenses pour les Franciliens, alors que beaucoup utilisent les transports en commun ou propres types vélos ou trottinettes. Le crédit à la consommation avec 162 € / mois reste dans la moyenne globale à 161 € / mois sur ce poste.

 

Dans les Hauts-de-France, si le loyer ou crédit immobilier à 617€ / mois est plus faible que la moyenne nationale, les transports à 263€ / mois dont 120€ de carburant sont plus élevés de 31€ que l’ensemble au global, ce qui se justifie par la possession et l’utilisation plus fréquentes de véhicules automobiles. Le crédit à la consommation avec 180€ / mois est quasiment 20€ plus élevé que dans les autres régions. Une population plus touchée par la crise économique liée au Covid. Les Hauts-de-France depuis le lancement de l’Indice des dépenses contraintes en novembre dernier font partie régulièrement du classement des régions dans lesquelles le poids des dépenses contraintes pèse le plus.

 

En Occitanie, région qui intègre le classement pour la première fois sur les trois vagues de l’Indice, le logement ou crédit immobilier est à 638€ / mois dans la moyenne nationale, le poste transports est quant à lui à 295 euros / mois soit 63 euros de plus que l’ensemble avec un carburant à 127€ / mois ainsi qu’un crédit automobile et une assurance automobile respectivement à 261€ et 96€. Les moyennes étant à 198€ / mois pour le crédit automobile et 82€ pour l’assurance automobile. À noter également, l’électricité pèse 112€/mois vs 90€ en moyenne. Une note énergie et carburant très chargée donc pour l’Occitanie qui pourtant n’envisage pas de délivrer le chèque énergie annoncé par le gouvernement (contrairement à la région Hauts-de-France).
En revanche, la région envisage des aides à l’acquisition d’un vélo ou d’une voiture électrique ainsi que l’accès gratuit aux transports en communs pour les moins de 26 ans et les enfants scolarisés.

Méthodologie de l’enquête : Échantillon national de 2 019 individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, administré en ligne du 1er octobre au 8 octobre 2021. Méthode des quotas sur les variables de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle de l’interviewé, régions administratives et catégorie d’agglomération. Indice propriétaire lesfurets, réalisé en collaboration avec l’institut CSA et mesuré tous les 6 mois.